Fragment II

Ainsi nous retrouvâmes, la scène II et la courte scène III de l'Acte II. Y est décrit le meurtre du fils de Fébus.

Acte II

Scène II - Fébus

Mon fils est mort ainsi donc ma descendance .
Je ne reverrai plus les charmes de la vie.
Je m'en vais faire devoir de pénitence.
De ce péché je serai à jamais sali.
Annonçons à ma cour ce terrible drame.
J'enrage, la colère brûle mes larmes.
Je dois pourtant retenir mon puissant courroux.
Épargnons l’évêque et tendons l'autre joue,
Pendant que mon envoyé détruira la vie
Des quelques familles qu'il tenait pour amies.
Ma fureur cherche un autre exutoire
Que tous les hommes garderont en mémoire.
J'y conterai la traque, le sang le meurtre,
Mais tous comprendrons qu'elle est la créature,
L'infâme traître qui souhaite ma damnation,
Contre lequel ma haine restera pure,
L'ecclésiastique infâme sous protection
De mon bras armé, ma main infanticide.
Dans un tragique destin je me suicide,
Moi, Fébus, je ne peux occire le scélérat
Qui d'une main habile sur moi déchaîna
Une damnation éternelle sur mon nom,
Lorsque je cédais à la vision terrible
D'un fils parricide me demandant pardon.
Mais ma haine fût plus forte que la Bible.
Rien n'effacera mes actes, mais je saurai
Me venger des hommes qui ont autorisé
A transformer des porcs en ecclésiastes.
[Fragment manquant]
Ma bible évoquera pour  l'éternité
Que ce que j'ai perdu coûtera tout le sang
Des animaux, ne pouvant tuer le reste.
Ces félons riront encore à mes dépends,
Mais le monde saura que Fébus les renie.
Leur Dieu est devenu pour moi une infamie.
Je ne peux blasphémer plus avant l’Église,
Mais le meurtre guidera mon entreprise.
Que ce nom païen que j'impose au monde,
Devienne le symbole de mon apostasie.
J'entends au loin la pluie et le ciel qui gronde.
Me voilà païen, seul au milieu de la nuit.
Détesté par les serviteurs d'un Dieu lointain,
Pour leurs fins, je dois combattre toujours les miens.
En neuf ans je créerai la Bible nouvelle.
Je reviendrai à la source des anciens Dieux.
Du sang des sacrifices que je sois lavé,
Car je ne puis à présent prétendre aux cieux,
Celui des hommes qui me cherchent querelles,
Le même que l’évêque qui m'a fait chuter.
Dans cette ouvrage je saluerai la flamme
De cette religion de stupides femmes,
N'y parlant que de sang d'animaux à verser,
Je donnerai repos à mon âme damnée.
Mais d'abord je saluerai le Dieu des chrétiens,
Je partirai à Pau, je ne peux vivre
Entre les murs souillé d'un infanticide.
Et je me sens faiblir, la haine se dilue.
Suis-je devenu fou ? Je dois prier le Dieu,
Celui de beauté et de miséricorde.
Que suis-je devenu dans cet enfer païen ?
Est-ce une épreuve divine, suis-je l'élu ?
[Fragment manquant]
Pourtant quand je suis sorti, il vivait encore.
Reprenons nos esprits, le Roi de Navarre
Lui donna le coût de grâce, me libérant.

Scène III - L'écuyer de Fébus

C'est deux générations qui s'abattent sur lui,
Faisant de cet enfant un inconnu maudit.
Le Prince donna les coups et le Roi l'occis,
On eut cru les cris d'un démon lorsqu'il partit.
Puisse-t-il trouver repos en sa demeure.
Le crime et la punition nous ont fait peur.
Le Diable est à l’œuvre, le Prince maudit,
Les cagots lui ont jeté quelque diablerie.





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